« Sarkozy je te vois » : 100 euros d'amende requis contre le « perturbateur indésirable »
JUSTICE. L'homme qui avait perturbé un contrôle d'identité en gare Saint-Charles en criant « Sarkozy je te vois » était jugé aujourd'hui devant le tribunal de police de Marseille pour « tapage injurieux diurne ». Il ne s'est pas présenté à l'audience. 100 euros d'amende ont été requis à son encontre. Le jugement sera rendu le 3 juillet.
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Selon les policiers qui procédaient, le 27 février 2008, à un contrôle d'identité, l'homme, âgé de 47 ans, a « vociféré » à leur encontre en les désignant du doigt. Provoquant l'hilarité générale, il aurait « perturbé » leur contrôle.
Pour l'officier du ministère public qui a requis 100 euros d'amende, le caractère « injurieux » de l'infraction ne tient pas au fait d'avoir prononcé le nom du Président de la République.
Mais il est constitué par la simple « manifestation bruyante » et la volonté de «se montrer désagréable », même « sans user de terme offensant ».
Sachant que l'infraction aurait duré cinq minutes, l'officier du ministère public a répété avant l'audience la phrase « Sarkozy je te vois » en se chronométrant. Conclusion : le présumé contrevenant l'a peut-être, selon elle, «scandée…soixante fois ».
En défense, Me Philippe Vouland a plaidé la nullité de la citation.
Il a rappelé que le prévenu « s'était excusé » et a reconnu « qu'il était probablement ridicule » : « Devant une situation tendue, il a eu le réflexe malheureux qui se voulait pédagogique de détendre l'ambiance par l'humour. »
« Il plaide non coupable en ne se présentant pas en héros », a ajouté Me Vouland.
«Le caractère injurieux n'existe pas, ou alors vous allez mettre [les humoristes] Anne Roumanoff et Stéphane Guillon en prison», a indiqué l'avocat.
« Si vous condamnez, ça ne peut qu'aggraver l'incompréhension entre la police et la population », a estimé l'avocat, rappelant que, dans cette affaire, «M.Sarkozy est innocent » : « J'imagine la tête du Président de la République quand il a vu arriver cette affaire », a dit Me Vouland.
M.H.