libre-offensive

Manif antifasciste du 27 mars. Intégralité des questions et des réponses du groupe au Courrier Picard

Suite à un article de l'Union nous avons décidé d'accepter de répondre au Courrier Picard qui, au contraire de l'Union n'avait pas, à notre connaissance, écrit n'importe quoi au sujet de la manifestation prévue pour le 27 mars à Chauny.

http://www.courrier-picard.fr/courrier/Actualites/Info-regionale/Une-Coordination-libertaire-appelle-a-une-manifestation-anti-raciste

Voici l'artcile et, ci-dessous, les questions du journal suivies de nos réponses. Ceci afin que chacun se fasse une idée.



Questions :


- Vous expliquez le choix de faire une manifestation suite aux différents articles
parus dans la presse. S'agit-il des articles concernant les violences entre jeunes
maghrébins/ nationalistes qui se sont déroulées d'octobre à décembre dernier ?

-Avez-vous déjà organisé des manifestations similaires ? Dans le département ? A
Chauny ?

- Le choix du 27 mars, le jour du No Sarkozy day, tend à donner un caractère
politique à la manifestation. Est-ce que la manifestation anti raciste ne risque pas de
dévier vers une manifestation anti-Sarkozy ? Est-ce votre volonté de faire une
manifestation large : contre le racisme, les discriminations et globalement contre la
politique menée par Sarkozy ?

-Vous l'avez dit dans votre tract, le FNJ est présent à Chauny. Que demandez-vous ?
Sa dissolution ?

- Vous ciblez également une boutique de vêtements qui vend des produits utilisés par
les nationalistes. Souhaitez-vous sa fermeture ?

-A ma connaissance, il n'existe pas de mouvement organisé contre le racisme à
Chauny. A votre avis, pourquoi ?
En sachant cela et que la ville est à droite politiquement , quel accueil pensez-vous
avoir le 27 mars ? Des habitants, des associations, des élus de l'opposition, vous ont-
ils déjà assurés de leur soutien ?

- Dans votre tract, vous appelez à un défilé festif et joyeux. La Police semble se
préparer à un service d'ordre. Le FNJ sera peut-être de la partie. Est-ce que vous
pourrez éviter les violences ?



Réponses :

- Oui concernant les articles évoquant Chauny (ceux du Courrier, de l'Union et de Marianne). Et oui concernant les agressions, dégradations de lieux de cultes (mosquée de Crépy-en-Valois, Oise, Picardie, un exemple parmi d'autres), l'affichage s'accélérant d'autocollants, d'affiches racistes, xénophobes, islamophobes, antisémites (projetapache.com ; Jeunesses Identitaires (Guignicourt, dans l'Aisne par exemple) ; fdesouche.com ; etc.). Nous ne sommes pas croyants et n'aimons pas particulièrement les religions mais respectons les choix de chacun(e) et n'approuvons aucunement le saccage des lieux de culte.

- En tant que groupe tel que nous sommes aujourd'hui, non. Nous tenons à démentir les propos du "journal issu de la résistance" que nous ne faisons pas partie de "la coordination libertaire" qui n'existe pas à notre connaissance. L'emploi de cette expression accolée au nom de notre groupe n'est qu'une façon de dire aux autres groupes qu'ils peuvent nous contacter et que nous pouvons coordonner des manifestations ou des actions.

Autrement, c'est-à-dire, avant d'être un groupe, certain(e)s d'entre nous ont déjà organisé ou participé à l'organisation de manifestations similaires ou non.

Dans le département, certain(e)s ont effectivement déjà participé à l'organisation de manifestations ainsi que dans un département voisin et de la même région.

A Chauny, jamais.

- C'est évidemment politique. Le choix de la date n'est pas dû au hasard. Le gouvernement, son président sont, à la suite de leurs prédécesseurs, responsables de la situation socio-économique du pays. Le FN et le FNJ ainsi que les groupes cités ci-dessus ne sont que les rapaces volant au-dessus du cadavre.
La destruction de ce que les générations ayant vécu le nazisme et l'ayant vaincu ont eu tant de mal à créer face au capitalisme toujours dominant (sécurité sociale, éducation publique gratuite et laïque, réduction, petit à petit du temps de travail, etc.) ne peut nous laisser indifférents.
Lorsque les rapaces pré-cités arborent dans la rue (comme à Vic-sur-Aisne il y a deux ans, consultez la gendarmerie ; comme à Vailly-sur-Aisne, entre autres) des drapeaux nazis en toute impunité ou chantent des chants nazis et hurlent des slogans antisémites à Villers-Cotterêts, tout cela est prouvé, et que nos camarades, qu'ils (elles) soient de RESF, de Soutien Ô Sans papiers, etc. sont emprisonnés pour avoir été solidaires d'être humains migrants ou immigrés ou quand, comme à Chauny, des "nationalistes" viennent agresser d'autres personnes pour soi-disant protéger leurs amies ou leurs soeurs nous ne pouvons, à un moment ou à un autre, que réagir. Ne pas le faire serait criminel.

Cette manifestation n'est pas une manifestation anti-Sarkosy mais antifasciste. Nous ne sommes pas responsable de l'élection d'un président créant un ministère digne de celui qui, selon un article de presse récent, destitua en 1924 sa grand-mère maternelle de sa nationalité française parce qu'elle épousait un étranger, ledit président élu par 53% des votes exprimés (ce qui n'est pas lourd, vous êtes journaliste, vous retrouverez sans problème les chiffres et vous pourrez peut-être rappeler à vos lecteurs combien d'électeurs exactement ont élu cet individu). Pour autant, elle tombe à pic avec une autre manifestation copiant une initiative italienne.

Oui, l'objectif est de faire une manifestation large.

- L'intitulé de la manifestation est "manifestation antifasciste", pas antiraciste, même si, bien sûr, la première inclue la deuxième.
Notre groupe n'est pas pour réclamer la dissolution de quelque parti ou association que ce soit. Réclamer la dissolution d'un parti, là encore, nous rappellerait trop l'histoire du pays et tous ses prisonniers politiques, bien plus souvent d'ailleurs "de gauche" que de droite. Cela laisserait toute possibilité au pouvoir de se débarrasser de tout ce qui le dérange. Le processus est déjà suffisemment entamé pour que nous apportions de l'eau au moulin.

Cette manifestation, dans l'esprit du groupe en étant à l'initiative, est de faire la démonstration, nombreuse, que Chauny et ses environs ne sont pas Orange ou Vitrolles, que ce n'est pas non plus Vichy ou la ligue Lombarde.

Ce que nous combattons (et pas seulement en organisant ce genre de manifestation mais aussi au sein d'associations, de syndicats, etc.) c'est l'idée (est-ce une idéologie ?) que les autres, les étrangers, sont la cause des soucis des populations quand il est évident que c'est le capitalisme qui les exploitent et les pousse dans la recherche de boucs émissaires.

Les événements de Chauny n'ont-ils pas contribué à faire installer des caméras de video-surveillance (et non pas de video-protection comme la com' et la sémantique gouvernementale veut le laisser entendre) ?

Donc non, nous ne réclamons en tant que groupe aucune dissolution mais nous laissons évidemment la liberté à tout(e) manifestant(e) se joignant à nous la liberté de la demander et d'exprimer son opinion personnelle ou collective sur la situation

- "Tant qu'il y aura des bougnoules, j'aurai du boulot", c'est ainsi que Marianne rapporte les propos du commerçant s'adressant à de jeunes clients. Que pensez-vous que nous pensions ? Ce brave commerçant, alors qu'une multitude de Chaunois sont au chômage, devons-nous le mettre lui aussi sur la paille ?

- Comme c'est à votre connaissance qu'il n'y a pas de mouvement organisé contre le racisme à Chauny, nos connaissances n'étant pas les mêmes, nous ne pouvons pas répondre. Votre concurrent a évoqué du mouvement (si tant est que le fichage face book soit un mouvement) et des associations ont existé et existent encore.

La ville est à droite ? La France ne l'est-elle pas aussi ? La région, il nous semble est politiquement à gauche.

L'accueil ? Les Français ont la réputation d'être hospitaliers, accueillants, pourquoi serions-nous mal reçus ?

Des habitants, des organisations politiques nous ont assurés de leur soutien. Des élus ? Pas à ce jour mais peut-être n'avons-nous pas su à qui nous adresser ou bien n'ont-ils pas voulu nous répondre, à ce jour.

- Festif et joyeux, oui.

La police ? Son devoir est d'imposer un ordre concordant avec la stabilité du pouvoir. La police nous la rencontrons régulièrement, elle nous frappe, nous déshabille, nous vole (nos vêtement parce qu'ils sont noirs bien avant d'arriver sur le lieu d'une manifestation, nos boissons si elles sont dans des bouteilles en verre, et tout un tas d'objets dont nous ne soupçonnons même pas la dangerosité), contrôle nos identités à l'occasion, nous place en garde à vue, manque à sa parole lorsqu'il y a négociation comme à Calais il y a peu, elle nous gaze et nous en passons et des pires. La police ?


Lisez-vous les journaux ? A Soissons, il y a quelques semaines, un policier expliquait à un taggueur que le A cerclé (le A d'anarchie) était la même chose qu'une croix gammée ! A Reims, lors de la venue du premier ministre, que de violence ! A Calais ? Où la police est-elle service d'ordre ? Ou de quel ordre ? Vous évoquez un service d'ordre ? Soit.

Nous ne souhaitons pas une manifestation violente, sinon nous n'aurions pas claironné nos intentions mais chaque manifestant(e) sera évidemment libre de manifester selon la méthode qui lui semble la plus efficace dans le respect des slogans de chacun. Nous aurons un service d'ordre aussi. Nous n'appelons pas, pour cette manifestation, à "d'autres actions" mais nous n'avons rien à imposer à qui que ce soit.

    Eviter des violences ? Nous ne lisons pas dans le marc de café et nous ne     paraphraserons pas la jeune personne posant chez votre concurrent en vous répondant que "si on nous attaque, nous nous défendrons", ce qui est, de fait, l'annonce de leur présence.
Comme nous vous l'avons dit, festive et joyeuse.


21/02/2010
0 Poster un commentaire

A découvrir aussi


Inscrivez-vous au blog

Soyez prévenu par email des prochaines mises à jour

Rejoignez les 32 autres membres